Premier rendez-vous avec la psy
- Morgan
- 5 avr. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août 2021
On est déjà début avril et je ne vous ai toujours pas donné de nouvelles, my bad.
Dans l'Ain, on a deux rendez-vous avec un.e travailleur.euse social.e et deux rendez-vous avec un.e psychologue. Le délais annoncé de 9 mois pour le passage en commission est TRÈS respecté : mon dossier a été accepté le 14 décembre dernier, je devrais donc passer en commission en septembre de cette année ; Cependant la commission de septembre ayant lieu 5 petits jours au-delà du délais, la psy m'a dit que je passerais certainement à la commission de juillet ! C'est carré, et c'est très bien. Comparé à des départements qui ont des délais astronomiques, l'Ain est un élève modèle. Autre point positif, c'est qu'il m'a clairement été dit que le fait d'être un homme et le fait d'être célibataire ne seraient pas des freins à l'obtention de l'agrément (mais restons lucide, ce seront probablement des freins à l'adoption... La famille modèle des années 50' a encore de beaux jours devant elle).
Alors comme convenu, j'ai eu mon premier rendez-vous avec la psychologue fin février. Cet entretien a été beaucoup plus éprouvant que celui avec l'assistante sociale, et il m'a fallu du temps pour le digérer (et ça travaille encore 😁). Il a duré 3h (oui.. trois heures), face à une psy tout à fait professionnelle, presque froide.
Ne vous leurrez pas, le but de cet entretien est de vous poussez dans vos retranchements. Si vous êtes bien au clair et que vous savez argumenter sur vos motivations, sur votre vie passée, votre entourage, votre projet, etc., ça ira. Sinon, il est préférable de travailler sur vos failles ou vos doutes en amont.
En ce qui me concerne, je suis tout à fait au clair sur tout ça, cependant j'ai eu l'impression qu'à quelques occasions mes réponses n'étaient pas complètes ou un peu en dehors des clous par rapport à ce que la psy attendait. Ce n'est peut-être qu'une impression, j'en reparlerai au prochain rendez-vous, cela me permettra de remettre les choses à plat si besoin (n'hésitez pas à le faire, il est important que votre interlocuteur.rice vous comprenne bien pour que les rapports soient les plus justes possible), et de montrer que je continue de me renseigner, de lire et d'échanger avec d'autres postulants à l'adoption et d'autres parents adoptifs (et ça c'est super important : l'agrément n'est pas une fin en soi, au contraire, c'est un commencement et il est important que vous puissiez échanger sur le sujet avec d'autres personnes régulièrement ; n'hésitez pas à adhérer à l'antenne EFA de votre département 😉 ).

Les thèmes de cet entretien étaient la ou les raisons qui m'ont pousser à vouloir adopter, pourquoi maintenant et vers quel enfant je me dirige. Bien entendu, nous avons parlé de ma transidentité. Comme j'étais la première personne trans qu'elle avait en entretien dans le cadre d'une adoption, et qu'elle ne connaissait pas le sujet, j'ai eu droit à pas mal de questions (toujours respectueuses et toujours ayant l'adoption dans le viseur). Elle n'a pas compris certains points de ma vie et je pense qu'il faudra que je revienne dessus pour clarifier les choses au prochain entretien. Outre des questions sur les thèmes principaux de cet entretien, j'ai aussi eu droit à des questions très précises sur ce que je ferais dans telle ou telle situation avec l'enfant. En tant que postulant à l'adoption en début de parcours, on n'a pas nécessairement réfléchi de façon précise à ce genre de question : "Que dire quand votre enfant vous dit "de toute manière t'es pas mon vrai père" ?".... Ou encore "Que faire si votre enfant est en colère et commence à taper (vous, les murs, les portes, etc.) ?" Je ne parle pas de caprice ici, mais d'une colère qui aurait pour source quelque chose de la vie passée de l'enfant. Il est important dans ce cas d'avoir en tête que l'enfant n'aura peut-être pas les mots pour parler de son histoire, il n'aura peut-être pas compris ce qui lui est arrivé, mais juste que c'était quelque chose de mal qu'il n'a pas envie de revivre (même en souvenir). On a probablement tous une idée globale de ce qu'on ferait ou dirait, mais parfois on n'arrive pas à l'expliquer clairement... N'hésitez pas à vous mettre en situation (en pensée) et à exprimer (à l'oral ou à l'écrit pourquoi pas) ce que vous feriez dans telle ou telle situation, cela vous permettra de le retranscrire clairement lors des entretiens.
Globalement, cet entretien m'est apparu comme relativement positif, même si certains points m'ont semblé être mitigés. J'en saurai plus au prochain entretien, qui aura lieu en mai, et je pourrai alors rectifier les choses si elles n'avaient pas été comprises correctement.
Cette période des entretiens est stressante et on cogite beaucoup sur ce qu'on a dit, ce qu'on aurait pu/dû dire, comment on aurait dû le dire, ... Alors je croise fort les doigts et reste optimiste. Les rencontres EFA et autres groupes FB aident beaucoup, on côtoie des gens qui ont vécu ou vivent la même chose que nous, parfois face aux mêmes personnes, ça aide à relativiser ;)
Prochain entretien dans 1 mois et demi... Ça va arriver vite ! J'ai hâte et... Je stresse un peu aussi. Et à peine 3 semaines après, j'aurai le second rendez-vous avec l'assistante sociale. Je croise les doigts pour que ça se passe bien. Et je sais que dans le pire des cas, j'ai toujours la possibilité de stopper le train en marche pour ne pas passer en commission, réfléchir sur ce qui n'aura pas été et reprendre les rendez-vous un peu plus tard.
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